La Bronchiolite
Chaque hiver, ça recommence… Un bébé sur trois est touché par la bronchiolite aiguë. Pour soigner votre tout-petit, des séances de kiné sont largement prescrites en France. Pourtant, certaines études récentes remettent en cause leur efficacité. L’avis des spécialistes.
Dans quels cas prescrit-on des séances de kiné respiratoire ?
Aujourd’hui en France, 82 à 99 % des médecins prescrivent des séances de kinésithérapie respiratoire aux tout-petits âgés de 2 mois à 2 ans en cas de bronchiolite. Le nombre de séances est en général de cinq à sept, avec 24 ou 48 heures d’intervalles.
Les besoins sont réévalués au fur et à mesure par le thérapeute en fonction de l’état respiratoire de l’enfant. Ce regard quotidien d’un professionnel de santé sur l’enfant est primordial et permet de repérer d’éventuels signes de gravité. Il est alors le mieux placé pour conseiller aux parents de consulter à nouveau le médecin ou pédiatre.
Son rôle est aussi d’apprendre aux parents les bons gestes, notamment pour déboucher le nez du nourrisson à l’aide de sérum physiologique.
Comment se déroule une séance de kiné respiratoire ?
Tout démarre par une auscultation de l’enfant pour évaluer son état respiratoire. Les parents mettent le nourrisson en body et il est allongé sur la table d’examen. Un grand lavage de nez peut être effectué.
Puis « une main posée sur la cage thoracique, l’autre sur l’abdomen servant de contre-appui, le thérapeute amène l’enfant à expirer plus lentement et plus profondément. Le mouvement des mains s’accélère pour faire remonter les sécrétions dans la trachée », explique Isabelle-Anne Hervé, kinésithérapeute à Rezé (Loire-Atlantique).
Ensuite, soit l’enfant tousse seul, soit le kiné déclenche la toux à l’aide d’une légère pression sur la trachée et récupère le mucus.C’est la technique de l’augmentation lente du flux expiratoire. Le qualificatif « lent » a son importance. Cette technique s’inspire, en effet, de celle dite du « drainage autogène », mise au point en Belgique et qui fait de plus en plus d’adeptes en France depuis une dizaine d’années. Très douce, elle consiste à accompagner l’enfant vers une expiration lente et profonde. On est très loin des anciennes techniques, dites de « clapping », qui consistaient en des percussions sur la cage thoracique et qui sont formellement déconseillées.