La vaccination des bébés
Depuis 2010, le Haut Conseil de la santé publique ne recommandait plus la vaccination des bébés de moins de 6 mois contre les gastro-entérites à rotavirus notamment car des traces de virus porcin avaient été découvertes dans les vaccins. Mais après réévaluation des nouvelles données disponibles, leur innocuité n’est plus mise en cause. Dès 2011, l’Afssaps* avait confirmé cette absence de risques. Le HCS recommande donc à nouveau cette administration, après avoir pris en considération l’impact bénéfique de cette vaccination des nourrissons qui réduit le taux d’hospitalisation de plus de 80 %.
La déshydratation, principal risque pour les bébés :
Les gastro-entérites aiguës à rotavirus touchent principalement les enfants de 3 mois à 3 ans et sont à l’origine chaque année de 14 000 hospitalisations et d’une dizaine de décès. Principal risque : la déshydratation. Pour Béatrice Di Mascio, pédiatre, cette nouvelle recommandation officielle est une bonne chose : « Je préconise ce vaccin pour les tout-petits qui vont très tôt à la crèche ou qui sont particulièrement fragiles. Il protège seulement contre le rotavirus, et pas contre les autres virus de la gastro-entérite, mais c’est le plus fréquent et le plus dangereux, notamment car la déshydratation peut venir en quelques heures. Maintenant, il faudrait qu’il soit mieux remboursé car le prix est souvent un frein pour les parents… » Et pour cause, ils doivent aujourd’hui payer environ 200 € pour ce vaccin qui n’est pas remboursé. Un avis partagé par le HCS, pour qui cette « stratégie ne devrait être mise en place que si les prix des vaccins conduisent à des ratios coût/efficacité acceptables ».
Le schéma vaccinal recommandé pour le rotavirus:
En France, deux vaccins rotavirus sont disponibles, sous forme buvable : le Rotarix et le RotaTeq. Le Haut Conseil de la santé publique recommande un schéma vaccinal à 2 doses (à 2 et 3 mois) pour le Rotarix et à 3 doses (à 2, 3 et 4 mois) pour le RotaTeq. Ils peuvent être co-administrés en même temps que les autres injections du calendrier vaccinal.
Dans son avis, le Haut Conseil de la santé publique recommande également que les professionnels de santé informent les parents sur le risque d’invagination intestinale aiguë. Ce phénomène d’occlusion intestinale peut avoir lieu chez tous les enfants en dehors de cette vaccination, mais la fréquence peut augmenter dans la semaine qui suit l’ingestion de ce vaccin. Les signes à surveiller dans les sept jours et qui doivent alerter les parents s’ils se présentent : pleurs, refus de s’alimenter ou de boire, vomissements, pâleur, hypotonie.
Pour limiter le risque de contamination de la gastro-entérite, pensez à vous laver les mains régulièrement, surtout avant de vous occuper de votre bébé.
*Agence française de sécurité sanitaire des produits de santé, devenue depuis l’ANSES (Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail)
Stéphanie Letellier